Publié le 27/11/2025.

À l’occasion du Salon international du patrimoine culturel 2025, les représentants des sept principales organisations françaises engagées dans la protection du patrimoine se sont réunis pour une conférence intitulée « Le patrimoine, modèle d’écologie ». Cette rencontre — surnommée G7 Patrimoine — a permis d’aborder les liens entre préservation du bâti, environnement et actions en faveur de la biodiversité.

Organisations représentées :

  • La Sauvegarde de l’Art Français
  • Rempart
  • Patrimoine-Environnement
  • La Demeure Historique
  • Vieilles Maisons Françaises
  • Maisons Paysannes de France
  • Sites & Monuments

Des approches complémentaires pour un patrimoine vivant

Invités à résumer leur engagement en un seul verbe, les intervenants ont présenté différentes façons de concevoir la sauvegarde du patrimoine face aux enjeux écologiques actuels.

  • Faire revivre : pour La Sauvegarde de l’Art Français, restaurer un édifice ou un paysage revient à en maintenir la vitalité, en considérant patrimoine bâti et environnement comme un tout.
  • Éduquer : Rempart a rappelé l’importance de l’apprentissage par la pratique, notamment par l’organisation de chantiers bénévoles et d’actions pédagogiques.
  • Conjuguer : Patrimoine-Environnement insiste sur la nécessité de lier protection naturelle et culturelle, deux dimensions souvent traitées séparément.
  • Protéger : La Demeure Historique souligne que la conservation du patrimoine s’accompagne d’enjeux liés à la biodiversité des sites.
  • Rassembler : pour Vieilles Maisons Françaises, la sauvegarde repose sur une mobilisation collective réunissant propriétaires, associations, bénévoles et spécialistes.

Ces interventions ont rappelé que la gestion durable des monuments et des paysages repose sur une coopération élargie et adaptée aux effets du changement climatique.

Un focus sur le Prix Amrhein : patrimoine et biodiversité

La conférence a également été l’occasion de revenir sur le Prix Amrhein, créé en 2024 par Vincent Amrhein en partenariat avec La Sauvegarde de l’Art Français. Ce prix biannuel vise à encourager les initiatives conciliant restauration du bâti ancien et prise en compte de la biodiversité.

Le prix distingue des projets intégrant des actions concrètes, par exemple :

  • la conservation de murs anciens servant d’habitats à la faune,
  • l’adaptation de chantiers pour limiter l’impact sur les espèces,
  • la programmation des travaux hors périodes sensibles,
  • la préservation de cavités existantes sans fragiliser les structures.

Doté de 15 000 €, il s’adresse aux collectivités, établissements publics et organismes à but non lucratif. Les dossiers doivent concerner des projets en cours ou récemment achevés, démontrant un impact positif sur la biodiversité.

Des enjeux partagés entre patrimoine bâti et milieux naturels

Les discussions du G7 Patrimoine ont mis en évidence un constat partagé : les monuments, jardins, clochers ou bâtiments anciens offrent souvent des refuges précieux pour de nombreuses espèces. Cependant, les évolutions des techniques de construction et les effets du changement climatique fragilisent ces équilibres.

Les organisations représentées ont confirmé la nécessité d’intégrer davantage les questions environnementales dans les pratiques de restauration, qu’il s’agisse de limiter les travaux invasifs, de préserver les microhabitats ou de mieux articuler préservation culturelle et enjeux écologiques.

Vers une coopération renforcée

En réunissant ces sept organisations reconnues d’utilité publique, le G7 Patrimoine 2025 a rappelé l’importance d’une action concertée pour répondre aux défis qui touchent à la fois le bâti ancien, les paysages et la biodiversité.
Cette rencontre met en avant des démarches déjà engagées — comme le Prix Amrhein — tout en soulignant la nécessité d’une approche globale, mêlant expertise patrimoniale, sensibilisation du public et adaptation aux enjeux environnementaux contemporains.

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