Son parcours
Après une licence de sociologie, Barbara Chiron a poursuivi ses études en obtenant un Master 1 Expertise des professions et institutions culturelles à l’Université de Nantes et un Master 2 Développement culturel de la Ville-Direction de projets culturels à l’Université de La Rochelle. Dès 2010, elle a réalisé un service civique au sein du Terrain Neutre Théâtre (TNT) à Nantes. Elle a intégré l’équipe dès la fin de son service civique en tant que responsable communication et partenariats. Enfin, en 2015, elle est devenue chargée de missions puis coordinatrice de projets au sein de l’association les Anneaux de la mémoire.
Le métier
En tant que coordinatrice de projets, sa mission consiste à mettre en œuvre des projets culturels autour de la valorisation des patrimoines et des mémoires liées à l’histoire de la traite négrière et de ses héritages. Être seule salariée de l’association sous-entend la recherche de financements, l’écriture des dossiers, les montages financiers ainsi que le suivi de réalisation. Elle coordonne les équipes autour de projets divers tels que la réalisation d’une exposition : de la scénographie à la réalisation de supports en passant par l’animation du comité scientifique ou encore la communication.
Elle est également en charge de la gestion administrative et financière. Il est donc essentiel de savoir mener plusieurs tâches en même temps afin de naviguer d’un projet à un autre. En plus de la créativité et de la curiosité, le sens du relationnel est essentiel dans cette profession où l’échange et la diplomatie sont de mise. Les rencontres avec d’autres professionnels tels que des conservateurs, des historiens ou des directeurs de musées, constituent pour elle une réelle opportunité d’enrichir ses acquis.
Les difficultés de la profession
Bien que sa profession soit polyvalente et enrichissante intellectuellement, Barbara Chiron dénote tout de même l’insécurité financière que connaissent la plupart des associations culturelles. Cela nécessite beaucoup d’énergie de compenser le manque de moyens octroyés par les collectivités en réinventant constamment les projets. Elle met en avant le manque de reconnaissance des métiers du secteur culturel dont les salaires sont souvent en inadéquation avec les compétences des professionnels.
L’importance de la mise en réseau
L’association fait partie du Pôle coopération internationale et de l’Organisation internationale de la francophonie. Elle a aussi été nommée comme membre du conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Au quotidien, l’appartenance à ces réseaux n’implique pas directement Barbara Chiron. Cependant, l’adhésion au Pôle Patrimoine constitue selon elle une occasion de rencontrer d’autres professionnels afin de partager ses expériences, ses difficultés et ses succès, de pouvoir s’interroger collectivement sur les pratiques, débattre sur le patrimoine, son sens et sa résonance dans la société actuelle, et cela dans une démarche de co-construction à l’échelle européenne.
Un regard sur le secteur patrimonial
En comparaison avec celui du spectacle vivant qu’elle a connu auparavant, le secteur du patrimoine apparaît à Barbara Chiron comme relativement fermé. Elle explique cela par le manque de transversalité entre les différents domaines et le peu d’occasions de créer des liens avec d’autres structures. La professionnalisation du secteur ces dernières années a pu, à son sens, créer des inégalités dans la maîtrise de la technicité et le montage des projets. La relation entre professionnels et amateurs est parfois sensible et elle regrette que les citoyens ne soient pas plus « acteurs » du patrimoine, comme cela peut être le cas dans le spectacle vivant. Elle préconise un secteur plus ouvert, moins tourné vers le bâti d’exception et surtout plus inclusif, où les professionnels comme le public auraient leur légitimité.