Publié le 09/08/2024.

Pouvez-vous présenter votre parcours ?

J’ai mis longtemps à découvrir le métier de conservateur-restaurateur mural. Après mon bac, j’ai voulu faire de mon intérêt pour la photographie mon métier et j’ai passé le concours de l’école nationale supérieure Louis-Lumière. Cet établissement propose des masters autour du cinéma, de la photographie et du son. N’étant pas accepté dans la formation, je me suis dirigé vers une Licence de chimie à l’université de Rennes, avant de retenter le concours mais mon intérêt pour la photo avait changé. J’ai passé les concours d’entrée en école de kinésithérapeute, mais sans avoir d’appétence particulière pour le métier.

Je découvre finalement le métier de conservateur-restaurateur de peintures par hasard, via un ami de mes parents qui exerce ce métier. Je m’inscris alors en licence d’histoire de l’art, afin d’acquérir des connaissances nécessaires au concours d’entrée. Après avoir passé trois fois le concours de l’INP (Institut National du Patrimoine, ex IFROA), je finis par rentrer dans la formation et je me spécialise dans les peintures murales.

Quelles sont vos missions et en quoi consiste votre métier ?

Le travail sur les chantiers constitue la majeure partie de mon temps de travail. Ceux-ci ont des durées variables, de plusieurs jours à plusieurs mois. Un conservateur-restaurateur travaille en général sur plusieurs chantiers sur une même période. Le travail d’un conservateur-restaurateur commence la plupart du temps par une étape d’étude de l’œuvre (son histoire, sa technique d’exécution, ses restaurations antérieures). Un rapport écrit, graphique et photographique consigne le résultat de ces recherches, les interventions menées, les produits utilisés.

En fonction des interventions à effectuer, de la taille et de la durée envisagée du chantier, je m’associe avec d’autres restaurateurs, indépendants comme moi. Les équipes sont donc variables et l’intégration de jeunes diplômés permet de garder un regard neuf sur la discipline ainsi que de découvrir de nouvelles méthodes de travail, il n’y a pas de routine dans ce métier. En tant que conservateur-restaurateur, on peut être amené à voyager mais ce n’est pas une obligation. Pour ma part, j’ai déjà travaillé en Turquie, en Ouzbékistan et en Guyane.

Quelles sont les qualités à avoir pour exercer en tant que conservateur-restaurateur ?

Il n’y a pas de prérequis pour ce métier, mais comme dans beaucoup de métiers, il faut savoir être organisé et rigoureux. Il faut également rester humble et apprendre à travailler en équipe, car tout le monde œuvre dans le même but : la conservation et la restauration. Chaque profil amène une expertise différente (peintures, recherches), d’où l’intérêt de travailler en équipe.

 

En tant qu’indépendant, notre travail comprend également une partie administrative (comptabilité et rédaction de devis).

Avec quel type d’acteurs êtes-vous amené à échanger et travailler ?

Le travail de conservateur-restaurateur est peu connu, il est donc important de faire un travail de transmission et de médiation auprès des élus, et des personnes avec qui on travaille. Certains conservateurs-restaurateurs donnent des conférences pour expliquer et valoriser le métier, mais la médiation constitue de plus en plus un poste à part entière dans nos interventions.

La majorité des chantiers (90%) sont publics, donc c’est l’Etat, les collectivités territoriales, ou les communes qui font appel aux conservateurs-restaurateurs. Les peintures murales se trouvent souvent dans des églises, mais on intervient aussi dans des mairies, des châteaux, chez des particuliers.

Travailler sur des chantiers nous pousse à échanger avec d’autres professionnels également présents, comme des maçons, des vitraillistes, des décorateurs, des charpentiers, des archéologues ou encore des architectes. Nous collaborons aussi régulièrement avec des laboratoires scientifiques.
 

Comment envisagez-vous votre métier dans le futur et pourquoi s’engager dans la carte Jeunes-Pros du patrimoine ?

Il existera toujours du patrimoine à restaurer, et la sauvegarde de ce dernier est importante. Il n’existe en France que 4 formations délivrant un diplôme d’État permettant d’avoir accès aux œuvres de musée. Si j’avais un conseil à donner, ce serait de rester curieux. Tous les parcours préalables sont un plus dans la formation et aucune « fausse route » n’est une perte de temps. On est toujours amenés à faire face à des cas complexes ou du moins nouveaux et l’adaptabilité est un plus.

J’ai mis du temps à découvrir mon métier. Quand mon fils était lycéen, je suis allé présenter mon métier pour permettre aux lycéens de découvrir de nouvelles options professionnelles. C’est pour cette raison que je suis prêt à répondre aux questions sur mon métier au travers de la carte Jeunes-Pros du patrimoine.

Type de patrimoine
Immobilier
Immobilier » Civil
Immobilier » Religieux
Domaine d'activité
Préservation, conservation, restauration
Zone géographique
Région
France
International

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